INTERVIEW : François Maturin
Pour ce portrait, nous rencontrons aujourd’hui François Maturin, le nouveau président du Yacht Club de Toulon et ancien membre du comité directeur.
Arrivé au club il y a plus de 10 ans, ayant intégré le comité directeur il y a 3 ans, François Maturin a pris la tête du Yacht Club de Toulon le 2 avril, et revient pour nous sur son ascension au sein du club toulonnais et ses ambitions le concernant.
- Présentez-vous
Je m’appelle François Maturin, j’ai 61 ans, je suis à Toulon depuis 1986. Je suis arrivé à Toulon par l’intermédiaire de mon travail, et je suis originaire de la Rochelle, où j’ai commencé à faire de la voile. Je travaille dans le secteur social, j’ai été de 1986 à 1995 l’équivalent du délégué du Secours Catholique du Var, qui est une association caritative très importante. Puis, en mai 1995, je suis devenu directeur de l’Association Varoise d’Accueil Familial qui gère des centres d’hébergements pour des publics sans domicile fixe. Il s’agit d’une grosse association qui emploie plus de 300 salariés, avec des établissements principalement à Toulon, la Seyne-sur-Mer, Draguignan et Brignoles.
- Comment en êtes-vous arrivé au Yacht Club de Toulon ?
Je dirais que j’ai 3 passions. 4, si l’on comprend le travail également. Premièrement, ma famille. Deuxièmement, la musique. Et troisièmement, le bateau. J’ai commencé à la Rochelle à l’âge de 7 ans par la formation classique, à savoir l’optimist. J’ai appris à faire du bateau avec Claude Harlé, la femme de Philippe Harlé, architecte naval qui a dessiné et construit de très nombreux bateaux, Muscadet, Armagnac… Sa femme était à l’époque directrice pédagogique de la Société des Régates Rochelaises (SRR) et elle s’occupait des petits, j’ai donc appris avec elle. J’ai participé au Championnat de France en 1978 et 1979, puis j’ai basculé sur un autre support : le 420, que je faisais avec mes frères et sœurs. Pour mes études, je suis parti à Paris, donc j’ai dû mettre la pratique de la voile en pause en certain temps. Finalement, j’ai repris la voile quand je suis redescendu sur Toulon pour des raisons professionnelles. J’ai eu l’occasion de naviguer sur des quillards avec des amis. Je suis donc logiquement rentré au Yacht Club de Toulon il y a une dizaine d’années car je co-possède avec un ami un Open qui est stocké à l’entrée du club. Donc je suis arrivé dans le club en tant qu’adhérent et propriétaire, avec une licence classique je dirais.
- Depuis combien de temps êtes-vous dans le comité directeur ?
J’y suis depuis 3 ans et ça s’est fait assez naturellement, par la cooptation de mon copropriétaire qui y était déjà avant moi, et qui m’a sollicité pour intégrer le comité directeur. Le fait de participer aux réunions directoriales m’intéressait particulièrement, que ce soit pour l’activité nautique autour de la rade de Toulon, ou la vie du club, son développement et la qualité de son enseignement.
- Qu’est-ce que cela représente, pour vous, de devenir président du Yacht Club de Toulon ?
Je dirais d’abord un souci d’une grande responsabilité et d’être dans une logique de service. Au service du projet associatif, au service de l’ensemble des adhérents et au service de toute l’équipe qui fait vivre quotidiennement le club. Également, le fait que j’ai une grande connaissance du milieu associatif, vu que j’y ai travaillé toute ma carrière, m’a logiquement dirigé vers le poste de Président du Yacht Club de Toulon. Je sais comment fonctionne un conseil d’administration, comment s’articulent des administrateurs, notamment dans ce genre d’association où il y a des bénévoles, mais également des permanents, une direction, toute une organisation qui ressemble à celle d’une entreprise. À la différence que l’enjeu du Yacht Club de Toulon est non lucratif et que son projet est tourné vers les jeunes, la pédagogie, l’activité nautique et la transmission de connaissances sur le milieu maritime, élément que j’aime par-dessus tout. Faire découvrir la mer, ses joies et ses dangers, c’est une véritable école de la vie. C’est pourquoi le projet associatif du club me convient parfaitement. Le deuxième enjeu du club concerne le fait d’avoir sur une agglomération comme Toulon une activité nautique qui est, je dirais, la plus importante de la rade en voile légère. J’estime que c’est extrêmement important que le club trouve sa place dans cette magnifique ville de Toulon et son exceptionnel plan d’eau.
- Selon vous, quelles valeurs représentent le mieux le Yacht Club de Toulon ?
Le club a d’abord et avant tout un rôle à jouer au niveau des jeunes et de l’enseignement de la pratique nautique, que ce soit l’école de sport, les scolaires. L’enseignement des valeurs de respect de la nature est primordial, tout comme la prise de conscience de ce qu’est la mer, ce qu’elle représente. Selon moi, le Yacht Club de Toulon fait partie des activités fortes d’enseignement et enrichissantes dans la vie d’un individu. La deuxième vertu du club, c’est son sérieux et la qualité de cet enseignement. Apprendre à respecter la nature, mais également le matériel, l’autre, les moniteurs… Enfin, je dirai que sa troisième vertu, c’est d’être, pour la ville de Toulon, un élément qui participe à l’animation et au rayonnement de l’agglomération. Selon moi, l’aspect nautique à Toulon en dehors du côté militaire mérite d’être mis en valeur.
- Quelles sont vos ambitions pour le Yacht Club de Toulon ?
Premièrement, c’est un magnifique club en termes d’adhérents. Nous sommes le 1er club de France en termes de licences jeunes. C’est une formidable école d’enseignement de voile d’ordre professionnel. On a passé le stade de l’univers associatif, il y a une véritable dimension professionnelle qui existe finalement dans peu de clubs en France et c’est clairement une chance. Pour Toulon, pour l’enseignement, et pour les jeunes qui veulent en faire leur métier. Ils ont la possibilité de faire leur parcours professionnel ici, notamment au travers de la formation BPJEPS, il y a une trajectoire professionnelle très intéressante. Si cela existait à mon époque, j’y serai allé sans réfléchir ! [rires] Donc, solidifier cet aspect, maintenir le développement du club et sa continuité. Et pour les prochaines années, je souhaite que le Yacht Club de Toulon soit complètement inscrit dans le projet de création de base nautique par la mairie de Toulon. Pour moi, il est inenvisageable que ce projet se fasse sans la présence du club, car la création d’une base nautique est censée améliorer les conditions d’accueil des jeunes, des scolaires ou des particuliers pour le club.
- Qu’est-ce qui vous a transmis la passion de la voile ?
Mes parents ne pratiquaient pas la voile. En revanche, j’ai eu la chance de grandir près du chenal de la Rochelle, donc j’ai toujours vu des bateaux passer. Quand j’étais jeune, je déambulais sur les quais avec mes amis, mes frères et sœurs. Donc, naturellement, j’ai voulu monter sur un bateau. Ça a également été des histoires de relations et d’amitiés, que ce soit avec mon ancienne coach Claude Harlé ou avec des amis avec qui je continue de naviguer encore aujourd’hui. C’est véritablement une histoire d’enfance. Les week-ends, mon plaisir, c’est d’être sur l’eau.
- Sur quel support naviguez-vous ?
L’Open en quillard de sport en voile légère, et je suis en train d’acheter un 31.7 actuellement ! [rires]
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